Stay hungry, stay foolish: We feed the world

La planète est régulée par une gouvernance alimentaire mondiale. Le documentaire "We feed the wolrd" s'ouvre sur d'immenses champ de production, une carte postale à l'infini sur des étendues de culture de mais, colza, ... Derrière ces cultures c'est l'alimentation planétaire qui est en jeu mais c'est aussi une autre vérité qui se cache.

En effet, passé la carte postale, le réalisateur nous montre les paradoxes et les déséquilibres d'une photo un peu trop parfaite.

Le réalisateur nous apporte un témoignage de la situation actuelle de notre planète sur les déséquilibres des populations face à la problématique de la faim. En effet, comment expliquer que plus de 100.000 meurent de faim chaque année et comment 800 millions d'autres soufrent directement de malnutrition alors que dans le même temps nos capacités de production agricole peuvent apporter de la nourriture à plus de 12 milliards d'être humains ?

Les déséquilibres tuent , nous avons en main une arme de "destruction massive" celle du déséquilire dans les moyens de production agricole, nous rapporte Jean Ziegler, rapporteur spécial auprès des Nations unies sur le Droit à l’alimentation.

L'empire De La Honte - Jean Ziegler
Vidéo envoyée par lfdpn555

Jean Ziegler, rapporteur spécial de la Commission des droits de l'Homme de l'ONU pour le droit à l'alimentation

Au travers de plusieurs faits marquants, le réalisateur fait le parallèle entre les logiques industrielles de production des pays riches et les contraintes de production des pays du Sud.

D'un côté le modèle de production automatisé, la performance à grand rendement, la solidarité communautaire en Europe permettent une production sans égale, et une productivité poussée à l'extrème. Le résultat imbatable de nos économies se fait au prix d'un traitement également des espèces agricoles pour respecter les critères de rendement et de qualité mais aussi la compétitivité au niveau des prix.

Car en effet, à l'autre bout se trouve souvent des petits producteurs vivant d'une agriculture moins automatisée, voir manuelle, respectueuse des us et coutumes. C'est celle des pays en voie de développement. Mais les systèmes semblent s'être emballés un peu vite, les premiers prennant les marchés des seconds. A tel point que le marin pécheur artisanal ne peut pas faire face à la concurrence des prix imposés par les immenses moisonneuses bateuses des mers. A tel point également que les pays du Sud sont contraints de s'approvisionner auprès des riches : les pays du Nord et d'abandonner leur désir de prodution locale. Entrainant par effet cascade un accroissement de la pauvreté et aussi une immigration accrue vers les pays du nord.

Au delà des images, il s'agit aussi de la présentation de visages humains, burinées par le soleil, usés par une vie de labeur, affaiblie par de malnutrition, souvent inconscient et démunis devant la déferlante des logiques de distribution des richesses. Il s'exprime finalement non sans dépit mais avec désoeuvrement.

La démonstration semble implacable, d'un côté l'abondance et surtout la surabondance et de l'autre la pauvreté, le RIEN, l'incapacité à agir et à comprendre?

Derrière les messages transmis, les images sont fortes, parfois sanglantes pour la visite d'une production de poulets industriels, il est donc recommandé de voir ce film après le déjeuner ou diner, sinon vous sauteriez un repas

PS 1 : je ne peux m'empécher de mettre en parrallèle de ce post un entrefilet lu dans le Monde il y a quelque jours. Certains spécialistes ont montré qu'il y a plus de 50 ans notre corps après la mort se décomposait en 3 jours seulement au lieu de 8 à 10 jours aujourd'hui du fait de la quantité de produit chimique ingurgité en une vie !! Et dire qu'il y en a qui veulent supprimer ces OGM qui nous permettent de nous décomposer plus lentement ...

PS 2 : Dans la même gamme je vous recommande "Le cauchemar de Darwin", un documentaire d'Hubert Sauper, ou comment l'apétit des japonais pour le poisson "la perche du Nil", entraîne tension, guerilla et pauvreté en Afrique